06.- Hórreo / grenier carré

Le hórreo est un élément de base indispensable dans l’économie paysanne du milieu rural asturien. Il s’agit, de manière simplifiée, d’un grenier composé d’un caisson quadrangulaire en bois avec un toit en croupe qui, surélevé sur des éléments de suspension caractéristiques, permet la conservation des produits des récoltes, en les protégeant des rongeurs et de l’humidité.

On trouve surtout ce grenier traditionnel dans le nord de la péninsule ibérique, et diverses variantes se sont développées à partir de cette structure simple, dont la diversité réside dans sa morphologie, les matériaux de construction utilisés et les finitions et éléments décoratifs.

horreo

Le Musée ethnographique de Grandas de Salime « Pepe el Ferreiro » expose dans ses installations un hórreo construit en 1991 en réutilisant des morceaux d’une panera (grenier rectangulaire) en ruine provenant de la Casa Gómez, à Berducedo (Ayande). Trois des colondras (planches) du côté de l’entrée sont décorées et portent une inscription :

–  Un tetrasquel (symbole) couronné et en dessous l’inscription
« FVEÉCHAPORD. / MANVEL GOMEZ / AÑO DE 1874 ».

–  Cadran d’horloge et fleur de lys. En dessous l’inscription « EL / MAESTRO CAM / POS. ».

–  L’inscription « REFÉXOLO / PA HORRO », ruban et inscription « MANVEL MONTESERIN /AÑO D 1991 ».
La panera d’origine était l’œuvre du maître Campos, du territoire communal d’Ayande, et dont on connaît au moins quatre œuvres, datées entre les années 1859 et 1874. La coutume de signer les hórreos et paneras et de les décorer de motifs géométriques a commencé à la fin du XVIIIe siècle, coïncidant avec l’expansion de ces constructions dans le sud-ouest des Asturies, et a duré tout au long du XIXe siècle. Les décorations sculptées constituent l’une des plus riches manifestations de l’art populaire de la région.

C’est le menuisier de Grandas de Salime, Don Manuel Monteserín, qui lui a donné en 1991 son apparence actuelle. Le hórreo que nous voyons aujourd’hui est un petit grenier (3,50 x 4 m), il est posé directement au sol et repose sur quatre pieds (pegollos) en bois de chêne. La toiture est en paille de seigle, maintenue par des branches de bruyère. Cette technique de toiture, connue sous le nom de a baguna ou a veo, est la technique traditionnelle de la région, très appréciée des paysans pour ses qualités isolantes. Pour conserver toute sa fonctionnalité, le teito (toiture végétale) doit être renouvelé périodiquement, tous les 4 ou 5 ans, en gardant les anciens veos en bon état afin de faciliter la fixation de la nouvelle paille. Ce type de toiture a pratiquement disparu aujourd’hui, et le toit du grenier du Musée ethnographique de Grandas de Salime « Pepe el Ferreiro » est l’un des rares exemples que l’on peut encore voir
dans les Asturies.